3 élèves-ingénieurs et 3 Alumni en mission océanographique pour l’Agence Spatiale Européenne

Formation Ingénierie marine

C’est une aventure humaine et scientifique dont ils se souviendront longtemps. Martin Cornille, Maturin Simonneau et Kim Monoury-Homet sont tous les trois en dernière année de formation d’ingénieur généraliste ENSTA Bretagne, spécialité hydrographie – océanographie. Pendant 45 jours, ils ont navigué sur le trois-mâts norvégien Statsraad Lehmkuhl depuis Tromsø en Norvège jusqu’à Nice aux côtés des plus grands experts de l’Océan.

Une sélection exigeante pour former les futurs ambassadeurs de l’Océan à l’échelle européenne

A la rentrée de septembre dernier, les étudiants de l’ENSTA ont été informés de ce programme. Pour candidater, ils devaient détailler leurs connaissances scientifiques, mais aussi leurs expériences en mer, leurs capacités à vivre en milieu restreint et présenter un projet scientifique de recherche. Martin : 

J'ai contacté mes professeurs référents à l'ENSTA pour être épaulé dans ce processus de sélection. En parallèle, je me suis plongé dans la littérature scientifique portant sur les régions concernées par la mission (Mer de Norvège, Atlantique Nord, Mer Méditerranée) pour identifier une problématique pertinente. Après des échanges avec Xavier Carton et Jean-Baptiste Roustan, le sujet de mon projet s'est précisé à travers une première problématique : Les mesures satellitaires océanographiques permettent-elles de détecter les phénomènes de sous-mésoéchelle tels que les tourbillons de faible dimension.

Des conférences scientifiques au plus haut niveau pendant 6 mois

L’aventure « One Ocean Expedition » intégrait un dispositif de formation intitulé « Advanced Training Course on Ocean Synergy Remote Sensing 2025 » porté par l’Agence Spatiale Européenne et étalé sur plusieurs mois.

Dès le mois de novembre, les étudiants sélectionnés ont bénéficié de conférences en lien avec l’observation de l’océan par satellite portant sur les principes physiques des instruments de mesure, les paramètres océanographiques observables, ainsi que les applications possibles pour la recherche environnementale et climatique.

Et une fois, en mer, les conférences se sont poursuivies. Chaque soir, entre 19h et 20h, un scientifique prenait la parole sur une thématique. Maturin :

Les interventions étaient de très haut niveau. Cela nous a permis de développer des connaissances variées et complémentaires indispensables pour mieux comprendre l’Océan. Pour partager une analogie qui a été faite à bord, il faut imaginer l’Océan comme un corps humain. Si l’on va chez le médecin et que celui-ci se focalise sur un paramètre de manière isolé, notre tension par exemple, cela ne lui permettra pas de comprendre ce qui ne va pas. Il est donc essentiel d’observer un ensemble de paramètres physique, chimique, biologique et de les étudier dans le temps pour comprendre les phénomènes en cours.

Une aventure océanographique de 4 554 milles nautiques associant plus de 100 scientifiques de 28 nationalités

C’est le 22 avril que nos trois étudiants sont montés à bord du Statsraad Lehmkuhl. La neige est là, il fait froid ! L’équipage est divisé en 3 groupes (rouge, blanc et bleu). Chaque groupe doit assurer 2 quarts chaque jour c’est-à-dire deux fois quatre heures pendant lesquels ils assureront le matelotage (gréer et ferler les voiles, entretenir le bateau, tenir le cap à la barre ...), déployer les instruments de mesure scientifiques (sondes, boues dérivantes, flotteurs) et traiter les données.

Chaque groupe rassemblait des projets scientifiques s’inscrivant dans 3 champs d’étude : la biologie, la physique, l’interaction océan-atmosphère. Les journées étaient denses. Kim et Martin faisaient par exemple partie de l’équipe rouge. Ils devaient donc assurer un quart entre minuit et 4 heures du matin et le second entre midi et 16h. Le reste du temps, est consacré au repas, au debrief de la journée, aux conférences… ce qui laisse peu de moments pour se reposer.  Kim : 

C’est un rythme dense, fatiguant mais l’excellente cohésion d’équipe, les nombreux projets scientifiques rendent les journées passionnantes.

Au terme des 6 semaines, les 3 élèves-ingénieurs reviennent avec de nouvelles compétences techniques mais aussi un incroyable réseau. Maturin : 

Nous avions à nos côtés des sommités, des scientifiques internationalement reconnus qui sont devenus au fil des jours des amis. J’hésitais à poursuivre en thèse, mais l’un des scientifiques avec qui j’ai travaillé m’a proposé un doctorat et il est fort probable que je l’accepte

A leur arrivée à Nice, les étudiants sont arrivés sous le soleil méditerranéen : un contraste fort avec leur départ sous la neige, en Norvège du Nord, 6 semaines plus tôt. Un voyage en écho au réchauffement climatique qui rappelle l’urgence de mieux comprendre grâce à la science, les phénomènes en cours, leurs conséquences et d’identifier les solutions à mettre en œuvre.

Première photo, nos étudiants et alumni participants (de gauche à droite) : 

  • Lou ANDRES, diplômée de la formation d'ingénieur ENSTA Bretagne en hydrographie-océanographie, promotion 2022 et du master Physique de l'Océan et du Climat, spécialité Océanographie Côtière
  • Martin CORNILLE, en formation d'ingénieur ENSTA Bretagne en hydrographie-océanographie, promotion 2025, et du master Physique de l'Océan et du Climat, spécialité Océanographie Hauturière
  • Louise BALMAS, diplômée de la formation d'ingénieur ENSTA Bretagne en hydrographie-océanographie, promotion 2024 et du master Géophysique Marine
  • Perrine BAUCHOT, diplômée de la formation d'ingénieur ENSTA Bretagne en hydrographie-océanographie, promotion 2021, et du master recherche en Sciences des Données Océaniques, actuellement doctorante au Lab-STICC
  • Kim MONOURY--HOMET, en formation d'ingénieur ENSTA Bretagne en hydrographie-océanographie, promotion 2025, master Physique de l'Océan et du Climat, spécialité Océanographie Hauturière
  • Maturin SIMONNEAU,  en formation d'ingénieur ENSTA Bretagne en hydrographie-océanographie, promotion 2025, master Sciences des Données Océaniques

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